Un fils de Villiers poursuivi pour "viols", une "manipulation" selon le père
PARIS (AFP) - Le fils aîné de Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF) et candidat à la présidentielle, a été mis en examen vendredi pour "viols" sur son frère cadet, une décision qui a provoqué mardi l'indignation de l'homme politique qui parle d'une manipulation visant à l'"abattre".
Guillaume de Villiers, 29 ans, a été mis en examen vendredi à Versailles (Yvelines) pour "viols", suite au dépôt d'une plainte par son frère cadet Laurent, âgé de 22 ans, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information révélée par Le Parisien.
L'aîné des sept enfants du député, consultant en développement international marié et père de trois enfants, a été laissé libre. Son contrôle judiciaire lui interdit cependant de rencontrer le plaignant.
La plainte de Laurent de Villiers avait été déposée en octobre à Paris et transmise au parquet de Versailles, qui avait estimé nécessaire de saisir un juge d'instruction sur l'affaire.
Cette mise en examen intervient après une confrontation entre les deux hommes et une expertise psychiatrique, a-t-on aussi indiqué de source judiciaire en précisant que les faits remontaient à plus de dix ans, lorsque les deux homme étaient encore mineurs, et ne sont pas prescrits.
Philippe de Villiers, interrogé par l'AFP, a estimé que l'affaire n'était que "manipulation". C'est "une manipulation odieuse et sordide (qui) vise à abattre un candidat à l'élection présidentielle", a-t-il affirmé, "la cible n'est pas Guillaume de Villiers, mais son père".
"En pleine campagne, on a essayé de manipuler un jeune homme fragile pour atteindre un candidat", a poursuivi M. de Villiers.
Selon lui, "il y a plusieurs preuves de la manipulation". "D'abord la soudaineté d'une plainte infâmante en pleine campagne électorale (...) Ensuite le contenu du dossier: il est vide, il ne repose que sur des affirmations calomnieuses (...). Troisième élément: la personne visée, Guillaume de Villiers était la cible des barbouzes du renseignement, qui lui reprochaient de m'avoir fourni des documents pour mon livre +Les mosquées de Roissy+", a assuré le président du conseil général de Vendée, en précisant que son fils aîné "travaille dans l'+intelligence+".
L'avocat de Guillaume de Villiers, Alexandre Varaut, a déclaré qu'il porterait plainte à son tour pour "dénonciation calomnieuse".
"Laurent n'en est pas à son coup d'essai dans les dénonciations d'infractions imaginaires", a accusé l'avocat. "La famille Villiers connaît le mal-être et les problèmes de comportement de Laurent", a-t-il encore affirmé.
"Il a eu beaucoup d'occasions pour révéler ces faits. Pourquoi le fait-il maintenant?", s'est-il interrogé.
Une source proche du dossier a pour sa part expliqué que les "jeunes majeurs éprouvent souvent longtemps après le besoin de régler les accidents et les blessures de leur enfance", en soulignant que la loi prévoit à ce titre une prescription plus souple dans les affaires de viol.
Interrogé par l'AFP, Me Jean-Marc Fedida, l'avocat du plaignant, a pour sa part estimé que l'"agitation" créée par cette mise en examen était "indécente".
La démarche de Laurent de Villiers "est une démarche personnelle qu'il souhaitait dans la discrétion et la dignité", a-t-il ajouté.