Ce topic est revigorant !!

TOULOUSE.
L'artiste engagé Nicolas Simarik réalise actuellement un pastiche du catalogue de La Redoute, avec la complicité des habitants de ce quartier toulousain.


Chacun connaît ce dictionnaire de l'anodin qui, du coupe-ongles à la guêpière à balconnets, met à plat et en quadrichromie le quotidien dans toute sa vacuité : le catalogue de La Redoute est, pour certains, une étape dans l'année, pour tous, un élément de la mémoire collective. Un objet parfait pour Nicolas Simarik, artiste itinérant qui a investi depuis quelques mois le quartier d'Empalot, à Toulouse. « Nous allons faire un catalogue à l'identique, mais en y ajoutant la part de réalité sociale et humaine qui va donner de l'âme aux mannequins et aux objets. » Les 6 500 habitants du quartier sont invités à venir se faire photographier dans la tenue de leur choix, et doivent ensuite présenter une série d'objets personnels qui constitueront les pages « accessoires » de l'oeuvre à venir : le catalogue de La Déroute.


Déconstruction.
Comme son homologue de Roubaix, « La Déroute » comptera 1 267 pages, sera tiré sur le même papier et sera mis en vente au même prix (1). Le projet ne se résume pas à un exercice de style. Nous sommes dans un plagiat revendiqué ou une déconstruction méthodique. « Les prix sont remplacés par l'heure de la prise de vue, sinon la mise en page et la typographie seront identiques. Je demande aux gens de poser comme des mannequins et de se réapproprier les slogans qui mettent les objets en valeur. Je voulais qu'en plus de leur image les gens portent une parole », explique Nicolas Simarik.

L'association de quartier Entrez sans frapper s'est jetée dans l'aventure. « Plus que des projets artistiques, nous créons du lien social », plaide Joël Gérard, son président. Il y a quelques années, les habitants du quartier avaient été mis à contribution par Isabelle Tardiglio. La photographe avait présenté son travail sur des bâches carrées de 5 mètres de côté, tendues sur les parois des grandes barres de béton. A Empalot, les murs vont du gris foncé au noir moins sombre. Seuls les immeubles en bord de rocade ont été blanchis. Maintenant dévoré par Toulouse, ce quartier était une banlieue des années 60, mais l'âme est restée : les problèmes sociaux y sont plus vifs qu'ailleurs. A quatre arrêts de bus des boutiques dont les pubs plastronnent dans « Vogue ». Pour eux, ce sera « La Déroute ». Et la joie. Il n'est qu'à voir les flux de curieux qui passent dire bonjour, un oeil faussement indifférent sur les milliers de photos qui tapissent les murs du local d'Entrez sans frapper.


Formation.
Le catalogue devra être bouclé fin août. L'équipe accueille toutes les bonnes volontés pour aider à la mise en page : « C'est un bon prétexte pour assurer une formation à ceux qui veulent apprendre le maniement d'un ordinateur », explique Joël Gérard, qui voit une « globalité formidable » dans le projet de Nicolas Simarik. Originaire de Beauvais, cet artiste de 29 ans est un habitué des happenings et des détournements à grande échelle. « Je suis un artiste engagé », revendique-t-il. Son talent aux marges de la dialectique conduit, pour son plus grand bien, une partie de Toulouse vers « La Déroute ».

(1) Le catalogue de « La Déroute » sera tiré à 15 000 exemplaires et vendu au prix de 5,95 + 8,05 de frais de port. Réservations sur www.laderoute.info.

le lien est foireux, c'est deprimant

mauvaise langue (et T50 ne m' a rien dit ) , il fonctionne très bien ce lien

Je confirme. Tout à l'heure, j'ai imprimé le bon de commande